Cet article s’adresse particulièrement à nos amis, les joueurs compétiteurs, pour qui le plaisir de jeu dépend en grande partie de la réussite du scénario ou des actions de leurs personnages.
On entend souvent des trucs sur le jdr, comme quoi contrairement aux autres jeux « il n’y aurait pas de gagnant » ou encore qu’« on ne serait pas là pour gagner mais pour se faire plaisir à jouer ensemble ».
Gagner je ne sais pas… Mais une chose et sûr… On peut perdre. Ou plutôt échouer. Ça peut être une action, un scénario voir pire une campagne… Je ne sais pas vous mais moi je fais plutôt partie de cette catégorie de joueur pour qui le plaisir de jeu provient en grande partie des victoires de leurs personnages.
Je vois que les RPs Boys et les MeuJeu les plus intégristes se préparent déjà à me lapider…
Et bien qu’ils rangent leurs pierres car s’il y a bien une chose que m’a appris le jdr c’est ça : « Le succès c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme. » (Winston Churchill).
Bon alors ça y est c’est raté ?
Vous avez déjà utilisé toutes vos possibilités de relance ? Épuisé votre réserve de bonnes et de mauvaises excuses (« le dé est tombé par terre » et autre « là c’était pour choisir la dizaine et l’unité ») ?
Bon il ne vous reste plus qu’une chose : Faire face à l’Échec.
Faire face à l’échec, c’est adopter un comportement et un état d’esprit qui en réduira autant que possible les conséquences néfastes, tant en jeu, que hors-jeu (sur votre bonne humeur en particulier).
I) Réduire les conséquences en jeu.
Bon, vous avez perdu la bataille mais vous n’avez pas encore perdu la guerre. Comme souvent dans les jeux (et la vrais vie !) c’est votre réaction à cet échec qui déterminera ce que vous avez réellement perdu. Alors avant même de commencer à ruminer votre défaite… Réagissez !
Règle d’or n° 1 : Il faut réagir vite, et de préférence, griller la politesse du MeuJeu qui voudrait décrire les conséquences de votre échec.
Règle d’or n° 2 : On sauve ce qu’on peut sauver : attraper un truc en tombant, crier pour alerter les autres. Pensez « dernier geste » ou reflexe d’urgence.
Règles d’or n°3 : On oubli son objectif premier et on se concentre à éviter les blessures : on roule sur le côté quand on est tombé, on plante sa lame dans la paroi pour se retenir d’une chute, on se jette sur le côté au moment de la détonation… Ce qui fait que certaine compétence comme « Acrobatie » (et bien sûr « Esquive ») des « must have ».
Règle d’or n°4 : On évite le ridicule. Certains MeuJeux insistent pour rendre votre échec aussi pathétique que possible (le personnage se rétame par terre au lieu de se fouler dignement la cheville par exemple). Si ça ne correspond pas au « style » de votre personnage, n’hésitez pas à le reprendre (sans être trop lourdingue bien sûr) tant que les effets techniques (blessures, perte d’une action etc.) restent les même.
II) Garder le bon état d’esprit.
Bon qu’on soit bien clair : Vouloir triompher des obstacles c’est bien,
Ne jamais rien lâcher jusqu’à la victoire c’est bien aussi… Surtout dans la vraie vie.
Parce que dans le Jdr, ça peut finir par être pénible pour le MeuJeu et puis par les autres joueurs. Ce qui vous l’imaginez n’est pas l’idéal.*
*N.B. Si vous êtes un joueur du type « ce qui compte c’est mon plaisir personnel » (situation vécue) cet article ne vous concerne pas (encore), revenez dans quelques années.
Alors plutôt que de briller par votre côté compétitif en pestant contre le moindre jet de dés favorable au méchant (dégât trop faible par exemple) ou de gromeler contre la difficulté insurmontable du scénario (ceux qui ont déjà fait les premiers scénarii du commerce de C.O.P.S. sans aucune aide MeuJeuistique me comprendront).
1) On change sa perception du problème
La perception que vous avez de votre échec va considérablement conditionner votre capacité à rebondir et à trouver une solution (ça marche dans la vraie vie, c’est d’autant plus vrai pour le jdr).
- Voyez ce nouvel obstacle comme un défi à vos capacités d’improvisation, vous êtes un battant oui ou non ?
- Oubliez ce qui AURAIT pu se passer si vous aviez réussit, concentrez vous sur la situation actuelle et élaborez un nouveau plan.
- De même on ne se focalise pas sur ce qui ne va pas mais sur la situation dans son ensemble.
- Il est utile de savoir « lâcher l’affaire » temporairement plutôt que s’entêter. Sauver les meubles permets d’avoir l’occasion de faire une deuxième tentative
- Même si votre personnage est le plus optimiser/bourrin/expérimenter il DOIT parfois échouer (quand c’est prévu dans le scénario par exemple).
- Parfois la réussite aurait conduit à des conséquences encore plus dramatiques. Par exemple je pense à un personnage qui à éviter de voir son arme détruite en ratant un jet de parade. Désarmé il n’aurait eu aucune chance.
2) On pense aux conséquences RP et on en profite !
Les conséquences RP d’un échec peuvent être génialissimes. Bien faire réagir votre personnage à un échec fait de vous un bon joueur.
- Si VOUS ne supportez pas l’échec dites vous que ce n’est pas nécessairement le cas de votre personnage, avant de devenir un expert dans son domaine, il a du échouer, échouer et échouer encore.
- La manière dont votre personnage réagit à l’échec fait partie de sa personnalité (il reste pro et concentré, il doute de ses capacités, il s’énerve, il est de mauvaise foi et blâme quelqu’un d’autre…) et cela peut être très intéressant à jouer (Par exemple : hurlez au Grand Méchant qui parvient à s’enfuir : « Je te retrouverais ! Je te le jure ! Où que tu te cache tu ne m’échapperas pas ! »).
- L’échec peut être source de scène RP très drôle, surtout quand le mauvais résultat n’a pas de conséquence immédiatement perceptible en jeu. Exemple : Convaincre les autres joueurs que SA traduction est la bonne, se vanter d’une négociation quand on a complètement raté son jet de marchandage, Blâmer de bonne foi la gravité de la blessure alors qu’on a juste fait un « 1 » au jet de médecine.
- Si les échecs se multiplient dans un domaine, pourquoi ne pas adapté durablement le comportement du personnage en conséquence (redoubler d’entrainement, se considérer comme « pas doué » et laisser tomber, avoir peur de tenter une activité dangereuse à force de rater).